L’effet de l’inactivité, causé par la pandémie COVID-19, sur le système musculosquelettique.

L’effet de l’inactivité, causé par la pandémie COVID-19, sur le système musculosquelettique

La pandémie du COVID-19 nous pousse à adapter notre quotidien de façon continuelle. Que ce soit au travail, entre amis ou dans nos loisirs, le gouvernement a proposé des consignes qui limitent nos activités et qui ont un impact sur notre rythme de vie. L’une d’entre elles est l’arrêt des sports d’équipe et la fermeture des gymnases et installations sportives. Face à cet obstacle, deux choix sont possibles : cesser l’activité physique ou s’adapter. Dans cet article, je vous expliquerai les points néfastes de l’inactivité sur le système musculosquelettique et la récupération des blessures, puis je proposerai des conseils afin de pouvoir inclure facilement l’activité physique dans cette nouvelle réalité en contexte COVID-19.

L’effet de l’inactivité : 

L’inactivité a de nombreux effets sur le système musculosquelettique qui nuisent à l’autonomie de l’individu ainsi que la récupération des blessures. Savez-vous qu’après seulement 1 semaine d’inactivité totale, on peut perdre de 11-12% de notre force maximale pour un groupe musculaire donné? Ceci s’explique par l’atrophie des fibres musculaires ainsi que des dysfonctions au niveau des systèmes énergétiques intramusculaires. Les mitochondries (principaux systèmes énergétiques des fibres musculaires) ont plus de difficultés à fonctionner normalement alors le muscle se retrouve sans énergie pour travailler efficacement. Imaginez ces effets chez quelqu’un ayant préalablement une blessure ; le processus de guérison sera mis en péril et nécessitera un suivi prolongé afin de retrouver une fonction normale.

La bonne nouvelle dans tout ça? Il s’agit d’un processus réversible et évitable en intégrant l’activité physique de façon quotidienne.

Intégrer l’activité physique :

Toujours pas convaincu(e)? Voici quelques effets positifs reliés à la pratique de l’activité physique quotidienne :

• Augmentation du système immunitaire
• Augmentation de la solidité des os
• Augmentation de la force, endurance musculaire et capacité cardio-vasculaire
• Diminution du risque de développer des maladies graves (cancer, maladie cardio-respiratoire et diabète)
• Perte de poids ou meilleure gestion du poids
• Amélioration du sommeil
• Diminution du stress
• Aide à demeurer autonome le plus longtemps possible

Tout en suivant les règles gouvernementales en vigueur, il est possible d’intégrer la pratique d’activité physique aisément. L’hiver est une période merveilleuse pour pratiquer de nombreux sports saisonniers : raquette, ski, hockey, randonnée pédestre, etc. N’hésitez pas à vous habiller adéquatement afin d’éviter d’avoir froid, c’est souvent ce qui empêche les gens d’apprécier les sports d’hiver. Pour les gens qui préfèrent rester à l’intérieur, il existe plusieurs plateformes numériques offrant des cours en ligne : pilates, yoga, entrainement maison, cours organisés par les différents centres d’entrainements, etc. Santé Canada recommande une pratique de 150 minutes d’activité physique par semaine d’intensité modérée chez la majorité de la population; ce qui représente 30 minutes par jour , 5 fois par semaine et cette activité devrait créer une légère sensation d’essoufflement.

Qu’en est-il lorsqu’on a une blessure ? L’activité physique demeure recommandée mais en intégrant quelques conseils supplémentaires. 

      1-Modifier l’intensité de vos activités. 

Prendre initialement un repos après une blessure est suggéré mais vous devriez recommander à l’intégrer progressivement après 3-5 jours.

      2-Augmentation du stress mécanique.

Suite à une blessure, il est important d’augmenter votre effort d’une manière progressive. Rome ne s’est pas bâti en 1 jour ; votre mobilité/force ne revient pas en 1 seul entrainement. Prenez le temps de recommencer à des niveaux inférieurs de votre condition pré-blessure afin d’éviter une surcharge trop rapide.

      3-Conseiller un professionnel pour vous guider dans votre réadaptation.

Il est important d’être bien épaulé dans votre réadaptation. Votre physiothérapeute pourra vous guider dans ce processus afin d’en optimiser les résultats. Plan d’entrainement, traitement en clinique, prescription d’exercices seront des atouts qui pourront accélérer votre guérison.

 N’hésitez pas à appeler en clinique afin de prendre rendez-vous avec votre professionnel.

Jean-Bastien Ash, physiothérapeute.